Maître de l’ouvrage : Réseau Santé et Social de la Gruyère
Concours de projet : 2021
2ème rang – 2ème prix
IMPLANTATION
La parcelle donnée pour l’implantation du nouvel EMS à Sorens est grevée d’importantes contraintes. Son accès existant est assez confidentiel et l’important programme des locaux projetés laisse à penser qu’un rapport plus généreux avec le village est souhaitable. A ce titre un accès alternatif et complémentaire pourra être valorisé au travers de la parcelle art. 1202 RF afin d’offrir une liaison en mobilité douce entre la route principale et le chemin du Foyer.
La topographie en pente marquée ainsi que l’étroitesse de la parcelle constructible nécessitent une implantation soignée pour intégrer le gabarit contraignant et organiser des espaces et dégagements extérieurs de qualité.
Ainsi la morphologie du nouveau bâtiment est proposée sur un plan type en forme de huit allongé, articulant au Nord-Ouest une cour d’entrée à l’établissement et au Sud-Est une place-promontoire en rapport avec le programme collectif du rez de chaussée. Cette dernière pourrait renforcer sa connexion avec le village et la place de l’école en valorisant une liaison piétonne au travers de la parcelle privée voisine.
AMENAGEMENTS EXTERIEURS
L’extrémité longiligne à l’Ouest de la parcelle organise un parking paysager et avec revêtement de pavés engazonnés associant les usages de la voiture à des espaces plantés esthétiques et à des noues permettant la gestion des eaux météoriques.
Au Nord, le projet des aménagements extérieurs propose aux résidents et à leurs familles un parcours thérapeutique à travers des jardins aménagés dans la langue de terrain courant entre forêt et bâtiment ; les jardins d’antan sont un lieu d’agrément constituant un environnement stimulant : on se promène pour le plaisir, on observe, on admire, on se laisse surprendre. Il s’agit également d’un outil thérapeutique, complémentaire aux composantes médicales du parcours de soin. Des cheminements sillonnent au cœur d’une végétation champêtre. Avec leurs épaisseurs variables, les cheminements s’entremêlent et créent une placette d’usage qui invite les visiteurs à la halte. Une placette pourra devenir une aire de jeux orientée sur le thème de la découverte de la nature environnante et son observation.
La palette végétale se veut généreuse et gaie grâce à l’association de plantes arbustives et vivaces qui permettent aux usagers de se servir de leurs cinq sens. La vue sera induite grâce à la diversité des formes et des couleurs des plantations, l’odorat par des parfums subtils de floraisons enivrantes, le goût grâce au choix d’une association arbustive fruitière qui invitera à la promenade gourmande. Le jardin fait aussi appel au toucher, avec des plantes aux feuillages lisses ou rêches qui donnent envie aux usagers de sentir le jardin par ses textures. L’ouïe sera sollicitée grâce à la proximité de la ripisylve dont le chant des oiseaux et le sifflement du vent dans le feuillage des arbres composent une mélodie naturelle ressourçante.
Au Sud, l’espace terrasse est tout d’abord orné d’une bande végétalisée permettant le détachement avec la chaussée. Un bassin vient ensuite épouser le massif en pourtour et créer un miroir d’eau pour un apport de la fraîcheur lors des belles saisons. Des collines végétalisées créent des espaces plus intimes et ombragés, en rapport avec la cafétéria et la salle polyvalente.
La toiture du bâtiment est projetée avec un jardin aménagé offrant un prolongement extérieur visuel et thérapeutique à l’USD. Le patio intérieur proche de la salle polyvalente sera planté en forme de jardin zen s’associant à la prise de jour naturel. A la belle saison ce jardin intérieur pourrait s’ouvrir vers la terrasse couverte.
Enfin, l’aménagement de la toiture du bâtiment en extension s’oriente avec le thème du potager afin d’apporter un aspect ludique et interactif qui resserre le lien entre les usagers et le jardin.
STRUCTURE, MATERIALISATION ET TECHNIQUE
La structure du bâtiment est pensée en construction de béton-armé pour des questions de sécurité, afin d’éviter de devoir déployer de coûteux dispositifs de protection contre l’incendie. Ainsi le socle du bâtiment s’exprime en béton naturel. L’usage du bois est réservé à la construction des façades qui se prêtent facilement à la préfabrication, car leur composition est très répétitive. La construction des balcons des séjours pourrait être envisagée en bois.
Le caractère hautement répétitif du plan permettra de préfabriquer toutes les cellules sanitaires des étages et ainsi économiser du temps dans la réalisation.
Des panneaux solaires photovoltaïques pourront équiper la toiture de l’USD pour répondre aux exigences et desservir les installations techniques. A futur les toits des bâtiments des appartements protégés produiront également de l’énergie qui pourra être valorisée.
Les installations techniques répondront aux exigences Minergie P-Eco. Les équipements de ventilation fonctionneront un système de double flux avec récupération de chaleur. Un système de free-cooling nocturne sera envisageable en utilisant le patio et la cour intérieure pour évacuer via des exutoires de toiture le tampon de chaleur à la saison chaude. Pour la cuisine, on pourra équiper les installations d’un système de type Ecoazur permettant d’économiser beaucoup d’énergie électrique en modulant la puissance d’aspiration selon l’activité effective.
